Transat Ag2r : Nuit sans nuit

On la sentait venir cette nuit de ouf, alors on s’était préparé : changement de drisse, reprisage du black spinnaker, pliage et mise en soute du génois, un p’tit coup d’andouille arrosée de beaujolais pour marquer le poétique passage du point GPS dit « La Palma » dont je vous épargnerais les coordonnées, révision du matossage…
On était énervé. Pourtant y’avait rien à gagner, même pas une couille de moine (NDLR : andouille délicieuse) dont l’ami Daniel, postier déporté dans le Finistère Centre, est notre fournisseur officiel depuis le partage de ce met délicat, lors du « baptème » olé olé de notre fier coursier; même Bob en a mangé alors qu’il a pas droit ! Enfin Daniel s’occupe aussi de trucs très bien, cherchez Solidarité Pêche Concarneau…

Finalement, on est allé quand même. Et c’était mieux qu’il y a deux jours, Eole guéri de sa toux, Yehmanja et la lune en accord pour nous offrir la voie div…
Hop hop hop! arrête là Basle, sinon y’en a encore qui vont dire que t’as fumé la moquette toute la nuit à 16 noeuds dans ta baignoire, et pour d’autres ce sera un coup de lune !
Pourtant à l’heure qu’il est, après cette nuit à voler dans la plume, le seul truc dont je rêve c’est pas d’un bain, mais d’un petit kiné suant d’atténuer la douleur rancunière de trop longues heures de barre.
Malgré tout, ça va être dur de trouver le sommeil, d’autant que Richard qui a pris le relais, semble aussi énervé que moi.
Mais attends, j’te raconte quand même la fin du film, juste au moment ou la lune fatiguée, plonge dans l’abysse, le soleil émerge dans mon dos.
Trop tard!