Journal de bord : 8ème jour (Transat Ag2r La Mondiale 2010)
C’est vers 1515, dans un songe, que le jeune Magalaès Basle inventa le clair de lune.
Chevauchant son fidèle lucane spié, dans sa course folle vers le Cap. Non jamais raconté, il dévalait les vagues sur le pinceau étincelant, reflet de l’astre qui sera son guide.
Quelle chance pour nous cette nuit de retrouver, quelques cinq cents ans plus tard, le même lieu, dans les mêmes conditions, caracolant dans l’écume sur ce même pinceau de lune.
L’espace d’un instant, on en oubliait, si ce n’est la misère du monde, mais au moins une semaine à suer sang et eau, à la vitesse d’un escargot comme si le gastéropode se surmenait dans ces lents déplacements et, un classement inexistant.
Si vous souhaitiez un jour vous rendre en cet endroit magique, sachez qu’il est quelque part, au large, entre la vielle Europe rabougrie et la jeune Afrique espérante, sans barbelés, frontière ou titre de propriété.
Peut-être nous y croiserons nous.
C. Basle, potache de tête de mât sur MemoireStBarth.com, un peu après la lune