Étudiants St Barth tremblez les matines, impôts et perte du droit de vote sont votre avenir !
Vidées… les cartouches de l’imprimante; le papier glacé jonchant la voie publique, c’est désormais sur internet que « Bleue et Verte » s’affolent…
Nous passerons sur les très minces déliriums et autres accès de paranoïa aigüe (discours, vrai-faux départ et supplique) des premiers mailings électoraux de Maître Jacques sur trois coques, comme hanté par Fantomagras, pour s’interésser de loin et en quelques courts paragraphes à cette « demande officielle [au préfet] de révision intégrale de la liste électorale de Saint Barthélemy » afin de « purger cette liste de toutes les personnes qui y figurent mais ne résident pas sur notre île, afin que l’élection soit loyale et objective ».
En effet, aucun article du code électoral ne permettrait de donner suite à une telle demande; d’autant que notre loi organique, de par son article 496, autorise même un nombre de conseillers non domiciliés dans notre collectivité, allant jusqu’au quart de l’effectif du conseil territorial, soit 4 sur 19 !
En passant, si l’on s’intéresse au cas des « Français établis hors de France », même si ce n’est évidemment pas le notre, quoique si quelque part en jouant sur les maux par 18° N et 63° W, le code électoral laisse rêveur, puisqu’il autorise par les derniers alinéas de son article L 12, une inscription sur demande sur la liste électorale de communes où « est né, est inscrit ou a été inscrit sur la liste électorale un [des] ascendants » ou « sur la liste électorale de laquelle est inscrit ou a été inscrit un [des] parents jusqu’au quatrième degré » du demandeur…
Mais pour en revenir à nos Vertes et pas mûres, ce serait ainsi les mêmes, qui paradoxalement s’inquiétaient du fait que sans convention fiscale « les étudiants perdront leur résidence fiscale », ou qui considéraient comme inacceptable qu’il en serait de même pour les « personnes qui doivent quitter l’île, un an ou deux, pour la métropole ou l’étranger, pour la poursuite des études de leurs enfants par exemple, la maladie d’un proche parent ou tout autre motif indépendant de leur volonté » (cf. JSB n° 957 du 12 janvier), qui souhaiteraient voir maintenant rayer ces mêmes personnes de la liste électorale de Saint-Barthélemy : allons bon, loyal et objectif !
Je remercie pour ma part la municipalité de Saint-Barthélemy de m’avoir inscrit sur sa liste électorale alors que je n’y résidais pas, et la commission chargée de la révision de la-dite liste de ne m’avoir jamais rayé quand bien même je n’ai jamais voté St Barth d’un bord…
Richard A. Lédée, Gustavia, le 1er février 2012.