Transcription et « première tentative et digue » de décryptage du débat autour du point 4 (projet d’extension du Port de Gustavia) de la dernière réunion du conseil territorial de Saint-Barthélemy (29 juin 2011) : une vague plaisanterie ?
« Je ne connais personne qui soit vraiment opposé à cette idée de protéger le port » Nils Dufau, conseiller exécutif diguement obsédé par la « République qui agit, la République qui protège ». Vraiment ? Personne ? Même pas en Harley Davidson ? Alors mon nom est Personne…
Ce qu’a d’ailleurs confirmé tout dernièrement un autre visionnaire « back to realty », tout aussi policé, et de plus de 15 ans : « Il y a quinze ans environ, lorsque je m’occupais de la rédaction du Journal de St-Barth, nous avions publié un projet de développement du port qui répondait positivement et en détails à ces questions. C’était l’époque où l’on célébrait le 1er avril avec innocence. Si l’histoire avait été diversement accueillie, aujourd’hui elle ne fait plus guère de vagues, tout au moins dans son principe ». C’est cela oui : tout juste de la vaguelette et tout du moins dans la présipeauté en vogue. Gageons que ce projet de l’ingénieur Bourel soit tout de même reversé au dossier, si dès fois on le retrouve… dans les archives : rien n’est moins sûr.
Un serpent de mer sans queue ni tête
C’est donc un président Magras décidément en grande forme estivale, bien que buriné et corrodé par près de 17 ans de barre à roue pas toujours franche, qui nous a dévoilé dans un One Man Show dont il a seul les bouts (prononcer boutes) le nom de son concessionnaire mystère… « J’ai été approché par une société », Éric Duret de Darlen Limited International, un pote à Maxime; ou alors Éric Durey de Darlène Limited International en canadien ? On n’en saura pas plus : inconnu des moteurs de recherche, car sous le soleil rien ne vaut l’écran total [NDLR 2016 : Éric Duret de Darlen Limited International ALIAS André Guelfi « Dédé la Sardine »]; déterminé, le bougre, à s’approprier l’extension du port de Gustavia pour 99 ans… et sans antibiotique s’il vous plaît ! Saint-Barthélemy aura alors probablement déjà été rétrocédée aux russes… Approché comment : on se le demande encore, en tongues ? Ou en string ? Pourquoi donc cette proposition n’avait t-elle pas été jointe également au point 4 à débattre ? Un oubli malencontreux du rédacteur, Mr Raphaël Cointre, adjoint au secrétariat des assemblées, comme il ne l’est pas indiqué sur l’organigramme ? Ce n’est pourtant pas faute de s’être entouré d’autres Stars Internationales Limited, on pense bien sûr tout de suite au gaulliste et patriote Christophe Beaupère, ex-directeur de cabinet d’extrême droite d’MNRde, mais aussi à l’ambassadeur baldhead Stéphane Diemert sans oublier son comparse François Seners, celui-là même qui transmit le curriculum de Beaupère à Magras mais sans Mégret.
Approché par Éric… en tongues !
« Moi, je suis Président de la Collectivité, on vient me voir, on me soumet un projet… je dis « Halte là ! » : je soumets cela au Conseil Territorial » ! Mais comment donc qu’on lui a soumis le projet ? Et où qu’il est le projet ? Moi, je suis Président de la Collectivité, on vient me voir en tongues, on s’appelle « No Limit International », on me soumet un projet, en tongues…. je regarde le projet, en mocassin… je dis « Halte là ! » : faîtes demi-tour rentrez chez vous, changez de monture, et ramenez-moi donc votre projet sur papier, quelque chose de clair et d’explicite que je puisse dignement soumettre à mon Conseil Territorial… non, ce n’est pas comme ça que ça marche ?
Non, manifestement : « (…) Je préfère répondre aux gens qui m’ont approché, parce que mon rôle ce soir c’est quand même de vous transmettre les propositions qui me sont faîtes, ce n’est pas la proposition de Bruno Magras, les propositions qui me sont faîtes je vous la transmets »… « Les propos qui m’ont été tenus, c’est qu’à la fin de l’étude les élus ont toute possibilité de dire non : l’étude telle qu’elle a été réalisée ne nous intéresse pas, ou le projet ne nous intéresse pas tel qu’il est »… On y arrive : ce serait donc une proposition purement orale qui aurait été faîte à notre vénéré président ? Sur un sujet aussi conséquent, une proposition orale : c’est grave docteur ? Il est quand même gonflé le Nono, on ne se refuse plus rien ? Et moi qui me formalisait avec des LRAR pour une modique subvention de 10 000 euros pour une maudite transat… bon d’accord ok au final « MemoireStBarth.com » bon dernier, mais quand même : pas loin de « Caprice des Dieux ».
Faute de document écrit voilà donc en gras, en compilé et sans méchanceté, et pour faire très clair bien évidemment, l’exposé de la démarche du président Bruno :
1. Question au conseil : l’idée de faire une étude est-elle concevable ?
Jusque là tout va bien… enfin presque : quel type d’étude ? Bon, ne cherchons pas : disons OUI
2. Si oui (ndlr : OUI), avant de lancer l’étude il faudrait le contenu du mandat d’exclusivité.
Oui, en effet : ce serait même préférable… remarquez : et voire peut-être même avant d’en débattre ce soir au conseil, non ? Tant qu’à faire…
3. Si le mandat d’exclusivité est accepté en fin d’études le…
le ? Halte là Magras ! Il manque une étape là, entre le oui à l’étude et le oui au mandat, il faudrait peut-être le oui au résultat de l’étude ? Et si non au résultat de l’étude : qui paye l’étude ? Et quelle étude ? Bon ne cherchons pas… pas vrai Bensa ? Pas vrai Chauvin ?
3. Si le mandat d’exclusivité est accepté en fin d’études le conseil donne le feu vert aux travaux et intervient alors la concession…
Alléluia !
On y voit décidément de plus en plus clair : une étude… à l’œil !
« Nous avons fait faire des études par le Port du Havre, ces études nous ont coûté fort cher et n’ont servi à rien, pour l’aménagement en faveur de la [mairie ?]; alors moi je veux bien que la Collectivité investisse pour faire des études, en donnant à des spécialistes bretons, normands ou quoiqu’il en soit… mais si nous avons la possibilité d’en faire faire gratuitement je ne suis pas tout à fait hostile à l’idée, à partir du moment où j’ai la certitude que les élus vont pouvoir décider à la fin de l’étude de donner suite ou de ne pas donner suite » : et oui quand même, business is business mon cher Éric d’Harlem.
Et pour ceux qui n’ont toujours pas compris, le président Magras de répéter : « deuxième étape que je répète : la société ne lancera pas les études sans nous soumettre un mandat d’exclusivité, c’est à l’analyse du mandat d’exclusivité que les élus vont se dire : ce qui nous est proposé est acceptable ou pas ? Si le mandat d’exclusivité qui nous est proposé et qui vous sera soumis est inacceptable il n’y a aucune raison d’aller plus loin, au contraire il y a lieu de mettre un terme rapidement » : au feu Darlen International Limited, ou Darlène Limited International en canadien !? Mais… et notre étude gratuite alors ??? Décidément ce serpent de mer là se mord la queue : « Si jamais ce qui nous est demandé en échange de l’étude ne nous convient pas, ben on ne fait pas l’étude », ben alors : pourquoi qu’il demande à son conseil si « l’idée de faire une étude est concevable » (rappel = étape 1) alors que manifestement il aurait plutôt fallu d’abord demander si « ce qui nous est demandé en échange de l’étude » (rappel = étape 2) était concevable, non ? Mais comme on ne connait pas encore « ce qui nous est demandé en échange de l’étude » (rappel = étape 2) il paraît dès lors difficile de se prononcer sur l’étape 1 = « idée de faire cette étude est-elle concevable ? »; mettre ici « étape 1 » avant « étape 2 » ce serait un peu comme qu’y disent : mettre « charrue » devant « bœufs », non ? À moins que ce ne soit qu’un petit arrangement entre Éric et Bruno ? Au point où on en est…
Mais on se demande quand même si le Sieur Magras ne se foutrait pas un petit peu de nous, voire de son conseil : pourquoi donc avoir inscrit un tel débat à l’ordre du jour avec si peu d’éléments ? Dans quel but ? Et pour déboucher sur quoi ? Évidemment, sur le le fond, c’est une bonne idée que de débattre de l’extension / la protection du port de Gustavia mais… attention quand même à la forme !
Le « rapport séparé » : un accouchement en pleine séance 8 mois plus tard en prématuré
Nous avions été informé il y a quelques mois qu’« une délégation composée de trois élus – Yves Gréaux, Benoît Chauvin, Maxime Desouches – et de la directrice des services techniques, Sophie Olivaud, [s'était] rendue en métropole entre le 18 et le 21 Octobre 2010. La mission de cette délégation était d’évaluer le fonctionnement et les éventuelles nuisances d’un centre de compostage afin d’envisager une implantation sur l’île ». Cette mission a rendu un rapport intitulé « Rapport sur la mission de visite des centres de compostage – Octobre 2010 » et entre autres centres de compostage visités figuraient les sociétés Actimar et Seamer, toutes deux au 36 quai des douanes (le comble pour un Port Franc) à Brest et voici ce qu’en dit le dit-rapport :
« Déroulement de la mission.
I-Actimar et Seamer : La délégation a commencé à Brest par rencontrer une société qui propose des solutions de modélisation et d’études hydrologiques [ndlr : hydrauliques]. Ils nous ont présenté leurs services de diagnostic, de modélisation des phénomènes de houle en vue de l’aménagement de la zone portuaire de Gustavia. Ce dossier fera l’objet d’un rapport séparé »… Octobre 2010, et nous voilà donc fin juin 2011, et toujours pas de rapport, et ce, alors même que le point 4 de l’ordre du jour de la réunion du conseil territorial du 29 juin 2000 s’intitulait : « Projet d’extension du port de Gustavia – Étude de faisabilité »; était-ce bien raisonnable ?
Le conseiller Maxime Desouches s’en inquiète, il était temps… « La seule faculté véritablement de développement pour peu qu’on cherche à avoir un développement ce sera vers l’activité portuaire (…). Au mois d’octobre on avait été effectivement dans notre mission rencontrer la société Actimer & Seamer, qui m’avait fait une bonne impression, mais je n’ai aucune information du montant des prestations qu’ils demandent par rapport aux démonstrations qu’ils nous ont faîtes, ni même s’ils ont été sollicités pour une étude (…) [y a t-il] eu un engagement qui a été pris avec cette société ? Quelles ont été les missions qui leur ont été confiées ? Et que l’on voit si il y a déjà une pré-étude qui a été faîte qui permettra d’avoir ces informations » !
Réponse au combien attendue de Sophie Olivaud, jugez plutôt : 8 mois que le conseiller Desouches ronge son frein… « Il faut juste savoir que pour lancer ce type d’étude il faut que les besoins soient clairement définis, c’est à dire donc que la première étape, ce qui était prévu, était de dire : on fait un état des lieux, c’est à dire qu’il y a une modélisation qui est fait avec les différents cas de figure d’entrée de houle ou des conséquences qu’il y a dans le port et au vue de ça c’est [quels sont les effets ?]. C’est à dire qu’on regarde les cas qui sont les plus préjudiciables, notamment la houle de Nord – Nord Ouest, en tous cas pour le port; et [à la vue de cela ?] on définit avec la modélisation [quelques ?] types de considérations, et ensuite tous les [mots d'ordre ?], toutes les études qui peut y avoir, peuvent être intégrés dans les modèles et étudiés pour voir les conséquences. [?] ça coûterait beaucoup moins cher [?] 300 000 euros quelque chose comme ça, c’est une [immobilisation ?] qui est assez abordable, mais le plus important c’est déjà de définir [qu'est ce que vous voulez ?] et effectivement vu le débat qu’il y a autour et cætera, pour l’instant c’est d’abord qu’on clarifie exactement ce que l’on veut. Donc c’est pour ça que l’étude n’a pas été lancé vraiment elle non plus ». Pas lancé vraiment ? Manquerait plus maintenant qu’on ait lancé l’étude avant même que le « rapport séparé » ne soit tiré au cordeau ! Au secours Gustavia… Pas lancé vraiment ? Mais lancé quand même un petit peu ? Clarifions, clarifions…
Protection du port de Gustavia : pas une priorité, mais même pas une étude
Quant à financer une étude sur les propres deniers de la Collectivité de Saint-Barthélemy, Bruno Magras n’en a pas jugé l’utilité; et de nous ressortir ses bonnes vieilles recettes de dissuasion massive pour noyer le poisson dans la rade, la protection du port n’étant clairement pas une de ses priorités : tant mieux et n’en déplaise au conseiller Dufau; pire les priorités du moment et les finances de la Collectivité ne permettraient pas de lancer une étude, allons donc ! 300 000 euros : voilà quand même qui serait un peu inquiétant ! La déchéance à 8 mois des échéances ? Argument difficilement soutenable voire carrément irrecevable, et pourtant le président Magras va réussir le tour de force de faire avaler ce serpent de mer là à son Conseil… Si si.
« Parallèlement à cela, l’idée de mettre 300 000 euros sur une étude m’écorche la peau, parce qu’on a 300 000 euros a mettre beaucoup partout ailleurs que sur une étude. L’étude d’un projet que nous savons que nous ne pouvons pas réaliser et dont nous n’avons aucune certitude qu’un investisseur va l’accepter. Parce que lancer un appel d’offre aujourd’hui pour dire à un investisseur : « venez réaliser 300 millions d’euros de travaux dans le port de Gustavia » avec un retour sur investissement hypothétique par la vente de places à quai [ndlr : conférer plus loin rapport Ernest Brin 2010] j’en vois difficilement hein, faut vraiment avoir les moyens et ne pas savoir quoi faire et avoir des idées euh (…). Je le répète simplement : je crois qu’il est inutile de dépenser de l’argent pour faire des études sur des projets que nous ne pouvons pas et nous ne pourrons jamais réaliser. (…) Faire une étude sur des travaux qu’on ne peut pas réaliser ça n’a pas de sens, c’est perdre de l’argent. Je ne connais pas gérer comme ça. ». Évidemment, vu sous cet angle… Mais faire une étude sur un projet qu’on pourrait réaliser, ce ne serait pas envisageable ça ? Ah excusez moi… j’oubliais qu’il fallait absolument sauver le BTP. Car oui, entre autres grossièretés, il s’agirait donc là d’anticiper et d’endiguer la crise du BTP à Saint-Barthélemy ! Elle est bien bonne celle-là : en ce cas ne serait-il pas préférable de laisser Gustavia à la merci des vents et des houles aléatoires ? Il y aurait ainsi toujours du travail après chaque raz de marée cyclonique… Par ailleurs, la construction d’un ouvrage tel que celui qu’on essaye de nous vendre, c’est à dire d’un ouvrage d’une telle technicité, pourra t-elle être assurée par la seule main d’œuvre locale ? En a t-elle les compétences, les moyens et les outils ? Où au contraire, faudra t-il faire appel à encore plus d’entreprises extérieures, et auquel cas quel en serait le bénéfice ? Et quand bien même, si on se projette un peu plus loin encore : une fois qu’on l’a faîte la digue à Éric… on fait quoi au juste pour le sauver le BTP ??? Au diable vous et votre digue pour sauver le BTP : il n’y a qu’une seule chose qui puisse vraiment sauver le BTP, ailleurs ça s’appellerait la guerre mais à Saint-Barthélemy ça s’appelle un cyclone : AMEN.
Bien regrettable tout de même que le Conseil n’ait pas décidé d’une étude pour le compte de la Collectivité comme suggéré par les conseillers Benoît Chauvin puis Maxime Desouches puis Andy Laplace : c’était certainement la seule idée qui méritait de suite d’être fouillée, en anglais « to dig »… « D’une étude subie à une étude intégrée » pourrait titrer notre rapporteur le sénateur Michel Magras. Il aurait pu aussi être décidé de charger dès maintenant le « Conseil Portuaire » (voire de mettre sur pied une commission « houlouloule » puisqu’il a la commissionite aigüe le conseil territorial) d’entamer un travail de collecte de tous les éléments en rapport avec l’état de la mer dans le port, les divers événements / phénomènes toute nature confondue observés jusqu’ici (photos, témoignages… conférer propos du conseiller Jean-marie Danet); mais le Conseil Portuaire pourrait tout aussi bien s’auto-saisir de ce travail sans nécessairement attendre les prochaines échéances ? À moins qu’on ne commissionne le c.l.a.s.h ? Il serait peut-être bon également de se re-pencher sur ces études fort chères passées, qui pourraient peut-être enfin servir à quelque chose ? Enfin bref, quelle occasion gâchée, que de paroles pour ne rien dire et ne rien faire.
« Aujourd’hui je ne propose ni de signer un mandat d’exclusivité, ni d’offrir une concession à qui que ce soit »… « Parce que bien évidemment les élus n’ont pas en main tous les éléments »… « On ne peut pas non plus parler de consulter la Réserve Marine, consulter cela, sans même les élus n’aient décidé oui ou non un accord de principe pour faire une étude »… « Je veux bien consulter tous les spécialistes mais il y en a qui sont diplômés pour le faire et on aura beau vu tous les cyclones on sait très très bien qu’à partir du moment où il y a un cyclone il y a la houle qui rentre dans le port et cæterail y a deux hypothèses pour arrêter cela : soit faire les digues que proposaient Mr Jégo [ndlr : comment va ? Yves ? bien remis du voyage ?] Mr Jégo ? Mr Bégot ! à l’époque, qui consiste à faire deux digues à l’entrée du port de Gustavia pour s’assurer qu’il y a une protection à l’intérieur; le jour où on fait ça on dénature le port de Gustavia d’une part et on détruit la plage de Public et de Corossol; c’est évident que le reflux de la mer sur les digues ira détruire la plage de Corossol et la plage de Public (…). Donc si il y a idée de protéger le port de Gustavia tout en bénéficiant de son extension possible, ça ne peut être qu’un projet à l’extérieur du port actuel (…) »… « soit l’idée est plaisante et on dit « on lance une étude pour faire une extension ». Si le Conseil Territorial ce soir considère dans son intime conviction que jouer avec les privés c’est dangereux, faire une concession c’est dangereux, oublions l’idée tout de suite. Pour une raison simple c’est que si ce n’est pas comme ça, ça ne sera pas réalisé » ! Que de pression sur le brave conseil… Et tout ça pour l’ami Éric !
Une étude en 1992 qui n’aurait servi à rien ?
« Nous avons fait faire des études par le Port du Havre, ces études nous ont coûté fort cher et n’ont servi à rien, pour l’aménagement en faveur de la [mairie ?] »… Nous ? Mr Magras aurait donc été également directeur de cabinet sous l’ère Blanchard ? Et le directeur du port Ernest Brin de préciser : « Je voulais juste rappeler, je ne sais pas si on parle de la même étude, mais en 92, la SOGREAH a fait une étude de courant sur [?] à l’entrée du port [ndlr : une étude de stabilisation du plan d'eau à l'intérieur du port... mais dieu seul sait si on va retrouver ça dans nos archives ? Auquel cas il serait peut-être bon de la joindre au fumeux « rapport séparé » à transmettre au Conseil portuaire] avec les effets de houle, et ils l’ont donné : environ une dizaine de propositions qui ont été faîtes. Et cela à l’époque il n’y avait pas [?] de Gustavia, il y avait quand même déjà le port de Commerce. À l’époque ils ont proposé des digues, comme disait le président, dans deux sens un petit peu différents et les étapes de houle au sein du port ont été étudiées, aujourd’hui c’est sûr ce ne sont plus les mêmes puisque les quais ont changé. »
Ce projet avait été clairement annoncé, ainsi cet extrait dans « Le Journal des Élus – Bulletin d’information des Élus de Saint-Barthélemy – N°22 Février 1991 » :
Projet d’aménagement du port de Gustavia.
I. Nature et étendue des besoins à satisfaire.
Le développement économique de l’île de Saint-Barthélemy est fortement dépendant du bon fonctionnement des installations portuaires du port de Gustavia.
Ces installations portuaires ne sont plus adaptées aux besoins nombreux et divers des usagers du port (…)
II. Les projets d’aménagement.
La municipalité de Saint-Barthélemy, gestionnaire du port de Gustavia, souhaite pouvoir adapter les installations portuaires aux exigences de ses usagers.
2.4.
Accueil des plaisanciers.
Le port de Saint-Barthélemy, qui était déjà une escale obligée de toute croisière de plaisance sur le Nord de l’arc antillais, est devenu également une destination recherchée depuis l’Europe, comme l’a montré la transat du Point.
Les installations du Vieux port doivent être adaptées aux exigences de ces nombreux plaisanciers qui ne se contentent pas de mouillages forains sur rade, mais qui demandent des postes de stationnement avec accès de terre et possibilité de branchement en eau, électricité, téléphone.
Le rempiètement des vieux quais du port et leur adaptation à la plaisance est estimé à 30MF.
Cette densification dans l’occupation du vieux port doit s’accompagner d’une opération de renouvellement de l’eau estimée à 3MF.
(…)
III. Étude préalable.
La phase d’étude préalable comprend trois étapes :
recueil des données du site : bathymétrie, courantologie, sédimentologie, sondage;
étude d’agitation, définition des ouvrages;
étude d’impact et enquête publique.
L’ensemble de ces études est estimé à 1MF.
Par la suite, chaque ouvrage fera l’objet d’un avant projet sommaire détaillé.
IV. Coût d’objectif
Le coût d’objectif des travaux s’élève à 35MF.
À réaliser sur trois années :
année 1991 : 12MF
année 1992 : 12MF
année 1993 : 11MF
Etc… avec une « esquisse d’aménagement ».
Les directeurs du port à la manœuvre
Visons à présent les trois derniers « Rapports d’activité » pour le port de Gustavia, dressés par leur directeur du moment… à l’unisson :
- Bruno Gréaux, pour 2008 :
« Travaux et réalisations nécessaires :
Réalisation d’un ouvrage pour la protection du port contre les effets de la houle. (nous avons constaté qu’avec la réfection du front de mer « Héritiers Barnes » en palles planches, l’agitation est beaucoup plus importante aux quais De Gaulle, Bord de Mer et Fond de Rade.
Conclusion :
Il me paraît important qu’en 2009, on puisse :
– définir un plan d’aménagement du Port à long terme (emplacements supplémentaires pour la petite plaisance – Réalisation d’un port de pêche – ouvrage de protection du Port – parkings au Port de Commerce). »
- Bruno Gréaux & Ernest Brin, pour 2009 :
« Travaux à prévoir :
Étude sur la possibilité de restreindre les effets de houle à l’intérieur du port de Gustavia.
Conclusion :
Trouver une solution aux 160 demandes de places supplémentaires pour les plaisanciers résidents avec, soit un aménagement conséquent à l’entrée du port ou par la création d’une « marina » à un autre endroit de l’île qui pourrait inclure une zone réservée aux pêcheurs, aire de mise à terre des bateaux, petit chantier naval.
Enfin, la réalisation d’une protection contre les effets de houle particulièrement en saison qui pénalisent la bonne image de notre port causant même souvent des casses importants sur les bateaux amarrés à quai. »
- Ernest Brin en 2010, qui se lâche littéralement : vivement le rapport d’activité 2011 !
« Travaux à réaliser et à prévoir en 2011
Port de plaisance :
- Les conditions météorologiques que nous connaissons depuis plusieurs années et particulièrement, 2009 et 2010 et qui m’ont obligé à fermer le port en fin d’année, nous met en difficulté par rapport à notre image « d’île par excellence » que nous prônons.
L’ensemble des usagers, commerçants et surtout les capitaines de Motors Yachts, propriétaires, charters, paquebots que nous accueillons et qui représentent pour beaucoup, une part très importante de nos recettes, sont tous unanimes sur le fait qu’il devient urgent de construire à l’entrée de la rade, entre commerce et plaisance, un ouvrage pour « casser » cette houle permanente aux différents quais, rendant même le « Quai Général de Gaulle » inconfortable et donc à court terme un désintéressement pour notre port.
Cet ouvrage devra en même temps être utile et fonctionnelle, pris sur l’espace maritime compte tenu du manque d’espace terrestre et du coût du terrain à Saint Barthélemy, cet ouvrage devra dégager une certaine rentabilité et de ce fait, répondre aux besoins actuels, à savoir :
- Créer une zone parking importante et obligatoire afin de rendre Gustavia plus accessible aux piétons et aux futures rues piétonnes comme beaucoup souhaitent voir le jour.
- Supporter la nouvelle « Gare Maritime » répondant aux normes de qualité et de fonctionnalité pour notre clientèle locale comme de haute gamme qui fréquente notre port.
- En matière de sécurité, créer « un poste avancé pompier ».
- Créer une « Vigie ».
- Permettre d’accueillir des navires de plus fort tonnage et pourquoi pas, de petits paquebots (1 poste) accueillant moins de 400 passagers et qui ont un très fort pouvoir d’achat.
Un ouvrage de cette importance sera forcément d’un coût élevé financièrement, mais compte tenu de l’importance vitale du point de vue économique pour les années à venir, il serait peut être intéressant de voir dans quelle mesure nous pourrions obtenir une participation d’investisseurs privés, comme cela s’est fait et continu à se faire dans plusieurs ports de France qui souhaitent se développer, tout en gardant la gestion complète de nos infrastructures.
Certains de ces investisseurs privés auraient l’opportunité d’avoir un poste à quai privatif (4 ou 5 postes), avec contrat pour une durée concédée de 10, 15 ou 20 ans, avec places de parkings privées si besoin est.
Ces propriétaires de navires auraient la certitude d’avoir leur place en saison. Il est fort à parier, que beaucoup d’entre eux souhaiteraient investir dans ce projet.
Ces postes seraient d’une largeur de quai de 15m à 20m, pour des longueurs comprises entre 60m et 90m et ces bateaux seraient toujours positionnés « Arrière à Quai ». Actuellement ces navires ne peuvent accéder au quai Général de Gaulle car trop grand. »
Et Ernest Brin, quelques mois plus tard en cette même séance du conseil du 29 juin de faire remonter de nouveau la demande des usagers du port : « Depuis des années, ça remonte pas d’hier c’est depuis des années, c’est un ouvrage de protection pour la houle de Nord – Nord Est, qui est la plus importante, ce qu’on appelle les « raz de marée », décembre – janvier – février – mars – avril, celle que nous avons connu fin 2009, fin 2010; donc, ces gens là ce sont des capitaines qui travaillent, qui font le monde entier, qui font tous les ports; [?] les propriétaires la même chose, ils sont tous unanimes que, pour eux, [?] il faut garder l’aspect architectural de l’ancien port de Gustavia, surtout pas mettre [?] avec quoique ce soit comme digues énormes, par contre eux ils verraient bien un petit ouvrage, un ouvrage qui soit quand même assez conséquent, pas petit, mais à l’entrée du port de Gustavia, entre Commerce et Plaisance : c’est leur vision. Entre Commerce et Plaisance pourquoi ? Pour [?] et en même temps, peut-être, pour régler le problème de parking de véhicules à l’entrée du port de Gustavia, voilà leur idée. Ce que je peux vous dire, en fonction de ce qu’ils disent, et qui est important, c’est que, si rien n’est fait, forcément dans les années à venir cette économie va partir parce que, ils sont de plus en plus fatigués d’être obligés de sortir, tous les ans tous les ans tous les ans. Et ça va devenir de pire en pire puisque tout le monde sait que les problèmes climatologiques dans 20 – 30 ans, tout est en train de partir dans tous les sens, et on ne sait pas ce que ça va donner; voilà leur objectif. (…) »… Qui est le notre ?
Sans plus de commentaires si ce n’est qu’il serait souhaitable que Services de Port et Techniques s’accordent sur la houle la plus préjudiciable pour Gustavia : de Nord – Nord Est ou de Nord – Nord Ouest ? Avec 45° d’écart, sûr que ça ne donnera pas tout à fait la même chose si on injecte ça dans le logiciel de modélisation mathématiques. Il faudra sans doute faire simple, dans la demande d’étude, comme dans la construction.
Gustavia, un havre qui a définitivement de la gueule mais tenez-vous prêt à larguer les amarres
Ainsi donc le port de Gustavia serait soudainement devenu houleux… Et tous de tomber à bras raccourcis sur le bon président Magras. Didier Bensa d’abord, par voie de presse, évoque « les travaux aventureux réalisés depuis quelques années », mais surtout Benoît Chauvin de marteler : « c’est les aménagements actuels qui ont conduit à ce qu’il y ait des phénomènes de houle dans le fond du port et notamment je pense le dragage des cailloux devant le quai Barnes [ndlr : conférer rapport Bruno Gréaux 2008 ci-dessus] » et de poursuivre, bien plus judicieusement : « et j’avais demandé ici même à ce qu’on fasse une étude plus globale des impacts de la houle dans le port, en modélisant à la fois l’impact des travaux qui ont été réalisés, sur la houle actuelle et les travaux qu’on pourrait réaliser, donc soit améliorer les existants soit créer éventuellement une digue à ce moment là pour protéger de la houle; mais cette étude c’est à nous de la faire, c’est à la collectivité, ce n’est pas un privé, c’est à nous de définir les objectifs… ». Bruno Magras de réfuter aussitôt : « dans la confusion des propos tu dis parfois de tout et n’importe quoi, je sais pas si y’ a 200 ans qu’ y avait des gens qu’étudiaient les digues [ndrl : si si mais pas sur facebook ni sur logbook sur MemoireStBarth.com], mais moi personnellement je me suis opposé à l’époque où j’étais premier adjoint d’ailleurs, ça date de 1983 – 1984, à un ingénieur du Port Autonome [ndrl : de la Guadeloupe pas autonome] qui s’appelait Mr Bégot qui voulait nous faire deux digues à l’entrée du port [ndlr : configuration déjà évoquée par Jobert dans son mémoire en 1815, mais seulement pour ceux qui savent lire]; et je m’y suis opposé pour une raison simple : c’est que je ne souhaitais pas hypothéquer une extension éventuelle du port et pour une deuxième raison, c’est parce que je ne souhaitais pas qu’on fasse à l’intérieur de Gustavia un parking à bateau »… Quel visionnaire tout de même, rendez-vous compte : 1983 – 1984, ça ferait 28 ans ! Ce n’est pas un bail de 5 ans renouvelable que la loi organique aurait dû lui attribuer à cet homme là : c’est un bail emphytéotique de 99 ans, et en 2106 on remettrait ça : Votez Magradoff ! « Je crois que Gustavia a un visage en 2011 qui n’est pas celui qu’elle avait même en 1995 quand j’ai été élu maire »… « Je trouve quand même que l’aménagement du port qui a été fait depuis 1995 a de la gueule par rapport à ce que c’était, il y a des gens qui préféreraient probablement les cailloux qui se trouvaient devant le quai Barnes, moi je préfère ce qui a été fait : quand il y a de la houle on file les amarres, quand il y a un cyclone on s’enferme chez soi. Pour le reste du temps tout ce qui a été fait là me paraît tout à fait relever l’image de la ville de Gustavia »… « Je sais qu’il y a de la démangeaison parce qu’on est à 8 mois des élections, qu’il y ait de la masturbation intellectuelle… mais j’aimerai bien que cette masturbation intellectuelle repose sur une certaine honnêteté morale et un certain respect du travail qui a été fait ». Bigre ! Comme dirait le canard.
Gare au mal de mer
Il a quand même bon dos le père Nono et le conseiller Chauvin serait bien inspiré d’investir dans un petit canot à propulsion solaire, qu’il pourrait baptiser « Le J’en l’bon Magras », pour traverser la rade et enfin ressentir les vibrations : ce ne sont certainement pas les « aménagements actuels » qui sont la cause de ce joyeux bazar et encore moins les seuls cailloux enlevés du quai Barnes… « Ti kano ti kano – Ti kano mwen pati a la naj – a la naj man rivé Karénaj – Karénaj mwen twouvé en méday – méday-la poté’y ba zacolit – zacolit poté’y ba vikè-a – vikè-a poté’y ba labé-a – labé-a poté’y ba monséniè – di monséniè béni’y ban mwen »… excusez-moi, petite interlude non prévue avec J.M. Monnerville au banjo. Le conseiller Chauvin donc, qui comme son camarade Jobert porte le chapeau sous X, n’a manifestement pas encore suffisamment potassé l’histoire de Saint-Barthélemy, ou plutôt, trop en diagonales, et si pendant 200 ans s’agissant de la protection de Gustavia « rien n’a été fait concrètement » ce n’est pas que « ça ne doit pas être si simple que ça de protéger la rade de Gustavia de la houle », mais c’est surtout parce que ces deux dates (projet Jobert 1816 – projet Magras 2011) marquent deux apogées, l’une suédoise, l’autre française; et entre lesquelles l’île de Saint-Barthélemy a traversé un trou noir où le sujet même d’une construction d’une digue ne pouvait ne serait-ce qu’être abordé… Quant au président Magras, les temps qui précèdent son règne ne semblent avoir pour lui aucun intérêt historique; et la seule histoire qui vaille serait la sienne propre… Il faudrait néanmoins pouvoir voir un petit peu plus loin, mais aussi bien devant que derrière : certes, les mouvements de houle que l’on observe dorénavant dans le port sont clairement la conséquence des travaux faits jusqu’ici, mais pas seulement depuis 1995 : depuis que les suédois ont commencé à transformer Gustavia ! De l’ingénieur Fahlberg à l’ingénieux Magras si l’on peut oser écrire, et Bruno Magras n’est donc pas le seul « responsable », son prédécesseur Daniel Blanchard, a par exemple également mis sa pierre à l’édifice avec la « réalisation d’un quai d’accueil pour la croisière de plaisance en avant de la rue de la République » en 1987, pour 3849201,00 Francs puis 4376828,20 Francs puis finalement 5476785,22 Francs (Bulletin Municipal N°15 Bilan Février 1989). Pas sûr qu ’il n’y ait eu la moindre étude préalable ou que cette réalisation faisait l’objet d’un plan global d’aménagement ?
Mais encore faut-il être apte et assez humble pour le comprendre, sinon l’admettre, et avouer que les divers travaux faits jusqu’à très récemment ne font qu’amplifier le phénomène : la marmite bout, les eaux du port de Gustavia entrent en résonance. Or si Fahlberg vivait à une époque où nous ne disposions pas de tous ces outils et de toutes ces connaissances, nous avons désormais les moyens de mettre à contribution les sciences informatiquement mathématiques, qui ont elles même évolué depuis 1992, et même s’il ne faudra surtout pas prendre leur résultat pour argent comptant : il serait quand même ballot de s’en priver. Ballot dans son bateau, ballotage à la nage : faisons tourner les modèles et que la fête commence.
Là où le bas blesse la dent de scie soigne ?
Ce qui se passe actuellement à l’extrémité de « La Pointe » est quelque peu symptomatique et très révélateur de l’historique des travaux faits dans le port. Si il paraît donc y avoir eu un plan global envisagé en 1991 (évoqué plus haut), celui-ci n’a jamais été mis en exécution ni même ré-évalué au fil du temps. Dans la continuité, tout se passe comme si chacun rajoutait son petit bout de quai en fonction des besoins du moment, mais sans aucunement se soucier des mouvements de houle et des interactions qu’il générerait. Pour couronner le tout, comme on a irrémédiablement accentué le bouillonnementt, alors qu’on aurait eu tous les moyens au contraire de l’anticiper et de l’atténuer rien qu’en ne considérant au départ ce paramètre comme primordial et condition sine qua non à toute nouvelle construction, voilà maintenant qu’on ne trouverait pas mieux que de mettre une digue pour calmer tout ça. On va donc probablement d’abord mettre un petit bout de digue et la séance de reprendre de plus belle, chacun rajoutant son petit bout de digue sans se soucier des mouvements de houle et des interactions qu’elle générera…
Il y a tout de même une nouveauté remarquable depuis 2009, suite à la réfection du quai dit « du bord de mer » en fin fond de port, à savoir la disposition des palplanches en « dents de scie » et qui semble t-il a été de même appliquée pour le dernier quai en date, dit « de l’Hôtel de la Collectivité »… Une « technique innovante » nous dit le dossier spécial Territoire du « Courrier du Parlement » de Juin 2010 : rien n’est moins sûr. Mais c’est tout de même à se demander si on ne devrait pas d’abord reprendre progressivement l’ensemble des quais avec ce dessin en « dents de scie », palplanches ou non ?
Par contre, beaucoup plus surprenant, voire ahurissant, pour revenir à ce qui se passe actuellement à La Pointe : l’ouvrage qui était prévu d’une longueur « de 85 m initialement, va être rallongé de 50 mètres (…). Une décision imposée après la découverte d’un glacier rocheux « beaucoup plus tôt que prévu qui a rendu impossible le battage des palplanches. Il nous a fallu recourir à une autre technique », explique Sophie Olivaud. En l’espèce, la réalisation d’un ouvrage de poids mettant en œuvre des éléments préfabriqués en béton qui nécessitent une assise plus solide et ce faisant, le rallongement du quai jusqu’à la Roche à Mauve, au pied de la gendarmerie. Avant d’ancrer et sceller ces éléments béton de 4 mètres de long fabriqués en Martinique qui devaient arriver par barge début juillet, il a fallu creuser le sol et mettre à nu la roche » (Le Journal de Saint-Barth n° 933 du 21 juin 2011). Un glacier rocheux ??? Allons bon ! Voilà une découverte qui risque fort de refroidir nos connaissances en géologie ! Eh les gars : y’a pt’êt du pétrole là-dessous ? Ou alors c’est qu’on vient de retrouver le ballot dans l’eau ? Snif snif… Non, manifestement, il y a encore là anguille sous roche; bien que justement il n’y aura bientôt plus murenne sous Roche à Mauves : un rallongement de pas moins de 50 mètres de quai, pour une assise plus solide ? On nous prend vraiment pour des idiots ou quoi ? Et heureusement qu’ils se sont arrêtés là : un peu plus et ils nous faisaient un premier tronçon de digue jusqu’aux « Ti Saints » ! Et sans étude ! Il pourrait être capital, capitale capitaux chapital chapiteau chapi chapo, qu’on nous explique le fin mot de cette histoire; il nous faudrait un journaliste d’investigation, peut-être que Le Journal de St Barth pourrait rembaucher Bourel ? Enfin bref, sans doute une abération de plus, comme celle qui avait préfiguré la première extension du quai de la République (quai gare maritime – halle à poisson – terrain de boule qui d’ailleurs s’écroule, à l’eau allo dents de scie), et dire qu’il y reste encore une extension à y faire à la République, jusqu’à Public : le pire est à craindre. Quoique… si c’est « La République qui protège » il nous reste peut-être encore là une dernière carte à jouer et sé pa petèt’ qu’il ne faudra pas se rater sur ce dernier quai là, le dernier quai de Gustavia. Alors, avant de ne battre les palplanches, cette fois-ci : peut-être qu’on pourrait faire un petit sondage au préalable; on n’est plus à l’abri de rien après le coup du glacier rocheux… Oui : un sondage. Et qui c’est qui tient la corde à linge pour 2012 ?
Nicole Gréaux fait mouche : Bruno Magras met du miel dans son vinaigre
C’est en queue de poisson que va donc se terminer ce débat… Littéralement saisie par notre vieux conseiller Chauvin, Mme Nicole Gréaux, vice-présidente, évoquera directement, à huit mois de la fin de son mandat électoral, son inquiétude, voire le problème moral, personnel, que lui pose là la proposition que lui transmet Mr Magras; que de confier le bordel (comme dirait Desouches) à un concessionnaire toujours aussi mystérieux mais qui gagnerait sans doute à être connu : « est-ce que j’ai le droit d’engager ceux qui vont suivre après moi ? C’est certainement ma question ce soir »… Une intervention lumineuse de 20 secondes chrono pour un débat de 55 minutes toutes rondes. Visiblement sous le choc, de cette question qu’il n’avait pas pris la peine de se poser à lui-même, Mr Magras eut soudain à son tour une révélation, toujours la Vierge du Non Retour, et en génuflexion s’il vous plait : « mais la réponse est toute trouvée : moi je vous propose de repousser ce débat là à la prochaine élection territoriale. (…) Je crois qu’on a la décision toute faite c’est à dire qu’on va laisser aux prochains élus pour décider de ce qu’ils veulent faire du port de Gustavia, vous êtes d’accord avec ce principe là ? (…) Donc tout le monde est d’accord avec ma proposition OK »… pour une fois que c’était sa proposition : unanimité !
Alors de deux choses l’une : soit Mr Magras s’ennuie, car avec si peu d’éléments pourquoi avoir demandé l’inscription de ce point à l’ordre du jour ? Soit alors son conseil ne comprend vraiment rien à rien et aurait voté contre une étude gratuite !? Et vous ? Vous y avez compris quelque chose vous ? Moi si… en 2012 : Votez Magras !
Et l’eau continua de couler sous les digues de Gustavia…
Richard A. Lédée, ex-diplômé propre aux écoles d’architecture
Sur l’île de Nantes, le 7 juillet 2011.