Le Mémorial toujours en chantier. La municipalité nantaise plaquée sous verre pour des textes en Allemagne et des lames en Espagne.
C’était le 27 octobre, un jeudi. Je rentre de Paris. Nantes ici Nantes, terminus de ce train, tous les voyageurs sont invités à descendre. Quelques minutes plus tard, j’amorce ma descente de l’affreux pont Haudaudine direction Place de la République et là mes yeux écarquillés découvrent la belle affiche annonçant l’inauguration prochaine du Mémorial à l’abolition de l’esclavage. Un texte percutant nous mettant directement face à la réalité historique, dit en substance : « Nantes et la traite négrière, ce sont 450 000 déportés ! ».
Je dis : « waouh ils y vont fort »
Des affiches, il y en avait partout. Dans toute la ville. Des petites, des grandes, des très grandes. Et puis brusquement plus rien. Ni ici, ni là-bas. Plus d’affiches car plus d’inauguration, enfin plus pour tout de suite. La faute aux plaques, aux grandes, celles d’en-dessous !
Ce devait être un jeudi, le 1er décembre, encore un jeudi. La municipalité avait donc déjà lancé fort sa campagne de communication. Les médias locaux et moins locaux nous tenaient depuis en haleine : des plaques partout, au-dessus, en-dessous, des petites, des grandes. En tout cas, il devait y avoir quelque chose écrit dessus. Avec les chantiers, ne jamais s’avancer, ne jamais être sûr. Les lettres dégoulinent, les plaques sont illisibles, les plaques sont amnésiques. Docteur faîtes quelque chose !
Anne-B, from l’île de Nantes, non loin du Mémorial à l’abolition de l’esclavage